Chers lecteurs,
Vous arrivez, vous, à vous y retrouver dans la jungle des labels ?
AOC, AOP, IGP, que veulent-ils dire vraiment ?
Beaucoup de mes amis pensent que si un vin est AOC, il est forcément de qualité.
Mais non, pas forcément : cela veut juste dire qu’il a été produit sur un terroir précis, dans une aire géographique définie.

Bien sûr, il engage le vigneron qui va respecter un cépage et un certain savoir-faire comme la limitation des rendements ou le degré d’alcool.
Mais en réalité cela vous renseigne-t-il vraiment sur la qualité du vin ?
Pour comprendre cette appellation, il faut remonter à 1905.
A cette époque, le vignoble français frise la crise hystérique.
Au pied du mur, la France perd son âme…
On est juste après le désastre du Phylloxéra.
Les rendements sont divisés par 2, presque par 3 dans certaines régions.
Et dans un contexte apocalyptique pour le vin français, les pratiques frauduleuses se multiplient :
- D’abord le vin frelaté : face à la pénurie de vins, on utilise le marc de vin pour fabriquer un substitut : la fameuse piquette. Sur le marc, on ajoute de l’eau et du sucre et on fait fermenter.
(je vous en reparlerai car la piquette revient à la mode – pour le meilleur ou pour le pire !)
- Dans le Bordelais on voit apparaître du vin « viné » par adjonction d’alcool de distillation au moment de la fermentation, puis coupé à l’eau pour ne pas assommer d’alcoolisme la population ouvrière ou paysanne qui le consomme (on arrêtera ces « coupes à l’eau », notamment en 1914 pour saouler les troupes au front et les « aider » à supporter les horreurs de la Guerre).
- Le plâtrage (on introduit du sulfate de potasse pour éviter qu’il ne tourne). On s’essaye même à la fabrication de vin avec du raisin sec !
Face à ces dérives, l’État réagit :
D’abord en 1905, avec la création du Service de la Répression des Fraudes.
Puis en 1907 avec la définition légale du vin. Du vin, c’est : « un produit issu de la fermentation complète ou partielle du raisin frais ou du jus de raisin frais ».
Le 6 mai 1919, on vote la loi introduisant la notion d’appellation d’origine avec une réglementation sur les limites géographiques de production.
Elle sera complétée plus tard par des règles fixant la qualité du produit et ses conditions de production.
Et en 1935, on crée les appellations d’origine contrôlées (AOC).

3 commentaires
très instructif et très positif. Bravo pour un fervent défenseur du « boire de qualité et peu »
Bonjour,
Merci pour vos lettres toujours très interessantes et très claires.
Dans la dernières vous parler des vins AOC et IGP.
Vous signaler que. 156 interdisent le recours des copeaux – 81 interdisent les charbons – 30 la chaptalisation – et 10 l’enrichissement au MCR.
Afin , a défaut de vin Bio, est-il possible de trouver quelle région interdisent ces pratiques douteuses? Pouvez-vous me les fournir ?
Cela aiderait à mieux connaitre les différentes AOC et IGP et au moins savoir ce que l’on boit!
Encore merci pour toutes ces informations
Meilleures salutations
Jacques Robert-Tissot
La Chaux-de-Fonds
Suisse
Bonjour et merci de vos commentaires sur la vérité du vin et de ses régions, la rareté fait un prix , mais le prix ne fait pas la qualité , bref aux plaisirs de vous relire. Salutations